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L’ADAMIADE
CHANT HUITIEME
SOMMAIRE DU CHANT HUITIEME
EN
ROUTE VERS L’ENFER
R |
ésumé. Au bord du Vide. La fuite à nouveau. Où se
trouve la Porte de l’Enfer ? Dans le tourbillon d’un trou noir, où ils
plongent. L’Espace et le Temps disparaissent : c’est l’Enfer. La nuit, le
silence. le pays Cimmérien. Un gardien les arrête. Les
Cimmériens reconnaissent ce Grand Seigneur qu’est Bélial et l’adorent. Il leur
présente Ischtar, ambassadeur de la Terre. Ischtar, encore aveuglé, recouvre la
vue et découvre l’horreur. Description du Peuple Cimmérien. Elanoch, leur chef,
est nommé Grand Consul pour prix de sa bonne garde. Plongée dans le cœur du
Néant. Ischtar prend peur et veut invoquer Kalibu. La voix de Kalibu se fait entendre
par les traits de Bélial. Ischtar se soumet. Arrivée aux abords de Pandémonium,
capitale infernale. Aménophis, esprit vicieux, lui apprend qu’au terme du
Sabbat, les Pairs éliront un nouveau chef à sa place. Suspicion. Bélial
observe. En route à nouveau à travers le Chaos. Premier avant poste. Aménophis
récompensé. Les falaises de marbre. Les anges de la Peste. Le détroit est gardé
par une Sphinx qui doit questionner le nouveau venu, qu’elle reconnaît et
voudrait perdre et retarder jusqu’à la fin du Sabbat. La Sphinx éveille chez
Bélial un désir sans amour. Ils disparaissent tous deux dans le dédale, où est
mise à mal par Bélial. Nouveau départ vers le gouffre infernal au fond duquel
on aperçoit Pandémonium. Description. Onction dans le fleuve Nhayeu, rite
obligé pour oublier tout bien. Trois mille Djinns fidèles viennent à leur
rencontre. « Est-ce l’Homme ? ». Ischtar est confié à Booz, puis
Bélial s’envole assister au Conclave. Un chœur retentit, annonçant le retour du
Maître. Dialogue Booz- Ischtar. Ischtar ne peut plus ce qu’il veut. Plainte
d’Ischtar en survolant l’Enfer.
L’ADAMIADE
CHANT HUITIEME
Le couple poursuivi était au bord
du gouffre…
Lecteur,
t’en souvient-il ? Dans les vapeurs du soufre,
L’ultime
galaxie, du Cosmos inconnue,
Mourait,
quand l’Armada apparut dans la Nue.
S’en suivit un débat. L’Augure, en son
délire,
Prétendait
que Bélial ne l’oserait franchir.
Il
relevait alors le défi. Pour se faire,
Il
brise cent soleils qui bloquent les Enfers.
Il s’en croit vainqueur, mais l’ennemi
qui les garde
Oppose
à leur bravoure une armée, les retarde.
Le
canon gronde : il n’est plus temps pour ajourner
Leur
entrée dans ce monde où hurlent les damnés…
~
Il y avait, au loin, des restes du carnage,
Des
soleils persistaient au sein du paysage,
Enormes,
dans des gaz où tournaient des pulsars[i]
Envoyant
leurs rayons ionisés, au hasard.
Le couple en perdition s’y fraie un
chemin, va,
Longe
une nébuleuse, une supernova[ii],
S’y
attarde, respire, enfin voit dans la nuit
L’infatigable
armée ennemie qui les suit.
Elle
approche. Il leur faut à nouveau repartir,
Brouiller
leur piste pour échapper au martyr.
Ischtar, collé au flanc de la Forme,
perçoit
L’horreur
qui la secoue, sa hantise et l’effroi
D’être
prise. Soudain, c’est la peur qui l’emporte :
-
Où donc, s’écrie
Bélial, est la funeste porte ?
Je l’avais, à l’aller, grande ouverte et béante,
Trouvée au sein rougi d’une étoile géante.
Point d’erreur, ce passage en est tout le
portrait. »
A
peine a t’il parlé qu’un fort vent apparaît,
Qui
l’entraîne. Il résiste, en vain : un grand trou noir[iii]
L’attire
malgré lui dans son large entonnoir.
-
Quittons, il en est
temps, le Terrestre alentour,
Dit la Forme, et rentrons au funeste séjour.
Ischtar, te voilà roi ! ». Puis le devin se
tut.
Dans
la spirale en feu, la pression s’accentue.
- Salut,
monde étranger », murmure Bélial.
Il
sait qu’il reverra ses lares familiales.
Déjà
notre univers et son pâle éclairage
S’évanouissent
et fuient comme font les mirages.
- O supplice abhorré et pourtant familier,
Songe un instant le fier et fringuant cavalier.
Me voici victorieux : je ramène la proie
Que réclament les Pairs et ce peuple hors-la-
loi ».
Il
dit, sourit un peu, fulmine et, sans retard,
Vers
ce qui fut son dû, jette un dernier regard.
Alors,
à son plus bel étonnement, le fourbe
Regarde
avec stupeur l’univers qui se courbe[iv],
Se
redresse et paraît… Mais dans le même instant,
Ils
quittent pour l’Enfer notre espace et son temps.
Aspirés malgré eux au sein du noir cyclone,
Là
où les éléments de l’atome, asynchrones[v],
Hors
de la gravité qui appesantit l’air,
Aboutissent,
un monde, au notre gémellaire[vi],
Apparaît,
submergé par un long crépuscule.
Mais
le dire, O lecteur, oui, mon esprit recule !
Ah !
Qu’une telle épreuve anéantit mon âme !
Pourvu
qu’elle en échappe, indemne de ses flammes !
Et
l’horreur la saisit quand leur ombre létale[vii]
La consume déjà : voici l’instant fatal !
C’était l’ombre partout ! Ici,
nulle clarté.
« Lasciate
agni speranza, voi ch’antrate » :
« Vous
qui entrez ici, laissez toute espérance[viii]. »
C’était partout l’horreur, la nuit et
le silence.
Là,
sur un haut perchoir constitué d’ossements,
La
Forme prit son souffle et, dans un battement
D’ailes
ensanglantées, l’œil affreux du vampire
Savourait
le retour en son ignoble empire.
Là, dans un marécage où ne pousse plus
rien
Que
l’ocre ajonc, s’étend le pays Cimmérien[ix],
Sol
d’une plèbe honnie redoutant la lumière,
En
mœurs corrompues, blasphèmes coutumière.
Apercevant l’intrus, ils approchent.
Leur rôle
Est
d’examiner ceux qui franchissent ce pôle :
-
Qui es-tu ? a
lancé leur gardien, la crinière
Hirsute rejetée par son bras en arrière.
Notre Maître, en quittant la contrée, nous a dit :
« Vigilate estate[x]. Je vais au Paradis.
Voici l’ordre », et montra un blanc-seing. Lors, depuis
Nous guettons son retour en l’éternelle nuit. »
A
ces mots, sur l’affreux et rusé volatile
Passe
un frisson :
-
Vaillant Elanoch, lui
dit-il,
C’est moi ! ». Puis, dépouillant quelques
reflets encore,
Se
montre tel qu’il fut, un instant. Tous adorent,
Non
point tant la beauté, ignoble en son essence
Dévoyée,
que du Mal la terrible puissance.
Là, dans la foule, gnomes[xi] et gueux[xii], à genoux,
Râlent,
soupirent en implorant leur gourou :
-
Qui nous délivrera de
ces marais austères ?
Tu nous avais promis, en rentrant, quelque terre
Nouvelle. Ce jardin, dont tu parlais naguère,
L’as-tu vu ? Pourrons-nous lui apporter la
Guerre ? »
Mais
lui, montrant, d’une aile étendue, son captif,
Condamne
d’un œil dur leur zèle trop hâtif.
A
quoi bon éclairer cette plèbe inutile,
Pense
la Forme : « Frères, voyez ! leur dit-il
En un vibrant parler, séduisant les oreilles
D’Ischtar, qui siègera désormais au Conseil
Des Pairs[xiii]. Je l’y conduis : voici l’ambassadeur
Que nous attendions tous. »
A ces mots, une ardeur
Nouvelle
a envahi le bas peuple, et Dité[xiv]
Ne
pouvait que sourire à leur crédulité.
Comme au fond des forêts, où met bas
l’antilope,
Où
s’ouvrent les yeux d’or des oiseaux nyctalopes[xv],
C’est
le moment qu’Ischtar, qui suit cette entrevue,
A
choisi, malgré lui, pour recouvrer la vue.
Le cœur déjà gonflé par les feintes
paroles
Qu’a
prononcées Bélial, cet être un peu frivole
N’en
demandait pas plus pour oublier déjà
Les
beautés aperçues dans l’Ether : le goujat !
Se décillent enfin ses paupières
blessées ;
Alors,
toute l’horreur est devant lui dressée.
Sur-le-champ
il voudrait revenir en arrière :
Impossible !
Ici gît l’antre d’anti-matière[xvi],
Ce
monde parallèle au notre, son reflet,
Son
double, où la laideur, à l’envie, se complait.
Nul astre en ce ciel
vide où la Ténèbre, à peine,
Est
percée par endroit de lueurs incertaines,
Glauques,
et qui rougeoient quand les vapeurs du soufre
Atteignent
les contrées qui dominent le gouffre.
Celui-ci
est sans fond. Cet univers béant
Accueille,
dirait-on, une armée de géants :
Ce
ne sont que cris, larmes, grincements de dents,
Tant
qu’on s’effraie à croire quelqu’un vivre dedans.
Cela
résonne. On hurle à la mort en ce trou.
Rire
ou pleur ? On dirait des monstres qui s’ébrouent.
Sur ses bords, les marais gorgés
d’ondes acides
D’où
s’échappent mille et molles bulles fétides,
Crépitent sous la pluie de rougeoyantes braises
Qui
achoppent dans l’eau où des âmes se plaisent :
Ce
sont les Cimmériens[xvii], ce peuple veule et morne,
Que
l’on craint en Enfer. Leur bassesse est sans borne.
Que l’âme fatiguée d’un démon se transporte,
Après
un long voyage, à cette auguste porte
Dont
l’accès est proscrit à quiconque, sans droit
S’y
présente, qu’il soit simple gueux ou bien roi,
Ces
terribles gardiens le repoussent toujours :
On
ne quitte jamais le funeste séjour.
Qu’il insiste pour fuir son supplice
éternel,
Qu’il
soudoie pour passer la ferme sentinelle,
Aussitôt,
condamné comme traître à l’exil,
On
le renvoie, sur l’heure, à son lointain asile.
Pire encore. On raconte des choses
cruelles,
Avérées,
si l’on croit les récits qu’on fait d’elles.
Plusieurs,
et non des moindres, ont voulu franchir
En
cachette la Porte, et du Mal s’affranchir :
Les
félons, sur-le-champ, selon les aruspices[xviii],
Déchurent
sans procès au fond du précipice.
Ainsi rôde toujours la garde
plébéienne[xix]
Vers
la Porte, à plusieurs, comme d’immondes hyènes.
Jaunes
et globuleux sont leurs yeux ; une bave
Atroce
dégouline à leurs babines caves[xx] ;
Parfois,
brièvement, un aboi leur échappe :
On
dirait, dans la nuit, quelque goule[xxi] qui jappe.
Le Devin voit leurs yeux
clignoter ; la pénombre
En
est tout envahie : leur force est dans le nombre.
Laissée
seule, elle fuit, le cran n’est pas son fort :
Elle
ira, sans un bruit, quémander du renfort
Puis,
quand l’âme oublieuse aura cru triompher
D’elles,
ce peuple vil fondra sur son trophée.
Reconnaissant leur maître, elles
fondent leurs voix
En
un chœur monstrueux, puis Bélial les renvoie
D’un
geste et, retenant Elanoch, il lui dit :
-
Nous volons au Palais.
Salut, ange maudit !
Je te fais Grand Consul : veille sur ta Province.
Nous sommes attendus pour l’Assemblée des
Princes. »
L’autre,
vil courtisan, d’un parler maladroit,
Lui
répond :
-
Souviens-toi d’y
nommer ton bras droit. »
Puis,
alliant le geste à ses brèves paroles,
Vers
le trou Bélial se penche et prend son vol.
[i]
Un pulsar est
le nom donné à l'objet astrophysique produisant un signal périodique, de
période allant de l'ordre de la milliseconde à quelques dizaines de secondes.
Il est considéré comme étant une étoile à neutrons, tournant très rapidement
sur elle-même (période typique de l'ordre de la seconde, voire beaucoup moins
pour les pulsars milliseconde) et émettant un fort rayonnement électromagnétique
dans la direction de son axe magnétique. Le nom de pulsar vient de ce que lors
de leur découverte, ces objets ont dans un premier temps été interprétés comme
étant des étoiles variables sujettes à des pulsations très rapides. Pulsar
est l'abréviation de « pulsating radio source »
(source radio pulsante). Cette hypothèse s'est rapidement révélée incorrecte,
mais le nom est resté.
Les pulsars sont issus de l'explosion d'une étoile
massive en fin de vie, phénomène appelé supernova (plus précisément supernova à
effondrement de cœur, l'autre classe de supernovas, les supernovas
thermonucléaires ne laissant pas derrière elles de résidu compact). Toutes les
supernovas à effondrement de cœur ne donnent pas naissance à des pulsars,
certaines laissant derrière elles un trou noir. Si une étoile à neutrons a une
durée de vie virtuellement infinie, le phénomène d'émission caractéristique
d'un pulsar ne se produit en général que pendant quelques millions d'années,
après quoi il devient trop faible pour être détectable avec les technologies
actuelles. Voir aussi la rubrique « Mort d’une étoile » du
Chant V.
[ii]
Une supernova
(du latin, surnouveau) est l'ensemble des phénomènes conséquents à
l'explosion d'une étoile, qui s'accompagne d'une augmentation brève mais
fantastiquement grande de sa luminosité. Vue depuis la Terre, une
supernova apparait donc souvent comme une étoile nouvelle, alors qu'elle
correspond en réalité à la disparition d'une étoile.
Il existe
deux mécanismes en réalité assez distincts qui produisent une supernova :
le premier résulte de l'explosion thermonucléaire d'un cadavre d'étoile
appelé naine blanche, le second de l'implosion d'une étoile massive qui
est encore le siège de réactions nucléaires au moment de l'implosion. Cette
implosion est responsable de la dislocation des couches externes de l'étoile.
Le premier mécanisme est appelé supernova thermonucléaire, le second supernova à effondrement de cœur. Un
troisième mécanisme, encore incertain, mais s'apparentant au second, est
susceptible de se produire au sein des étoiles les plus massives. Il est appelé
supernova par production de paires. Historiquement, les supernovas
étaient classifiées suivant leurs caractéristiques spectroscopiques.
Cette classification est peu pertinente d'un point de vue physique. Seules les
supernovas dites de type Ia sont thermonucléaires, toutes les autres étant
à effondrement de cœur.
[iii] Trou noir : voir la note du même nom du Chant V.
[iv]
En cosmologie, la courbure
spatiale représente la courbure des sections spatiales de l'Univers dans un
modèle homogène et isotrope de type Friedmann-Lemaître-Robertson-Walker.
Intuitivement, elle donne une échelle de longueur qui délimite les distances en
deçà desquelles l'univers peut localement être décrit à l'aide d'une métrique
euclidienne, c'est-à-dire que les résultats de géométrie dans l'espace usuelle
(comme le théorème de Pythagore) restent valables. Dans un tel modèle
cosmologique, la courbure spatiale est le seul paramètre géométrique local qui
caractérise la structure de l'espace. Comme de coutume en géométrie, la
courbure spatiale correspond (au signe éventuel près) à l'inverse du carré du
rayon de courbure des hypersurfaces de densité constantes existant dans ces
modèles. Trois cas possibles :
. Une courbure spatiale nulle décrit un univers plat. Elle correspond à des sections spatiales décrites par la géométrie euclidienne. En particulier le théorème de Pythagore y est valable, et la somme des angles d'un triangle est égale à 180 °.
. Une courbure spatiale
positive caractérise un univers fermé. Elle correspond à l'analogue
tridimensionnel de la géométrie sphérique. Le théorème de Pythagore n'est plus
valable, et la somme des angles d'un triangle est supérieure à 180 °. On peut
aisément visualiser un espace à deux dimensions de courbure positive
constante : il s'agit de la sphère. Son analogue tridimensionnel est en
revanche plus difficile à visualiser.
. Une courbure spatiale négative caractérise un univers ouvert. Elle correspond à une géométrie hyperbolique. Le théorème de Pythagore n'est pas valable non plus, et la somme des angles d'un triangle est inférieure à 180 °. Un exemple simple en deux dimensions est donné par l'hyperboloïde à une nappe (visuellement c'est une selle de cheval quand il est plongé dans l'espace à trois dimensions). Encore une fois il n'est pas facile de visualiser simplement un espace tridimensionnel hyperbolique.
Les trois courbures spatiales possibles
[v]
Asynchrone : qualifie des
mouvements qui se font de manière décalée dans le temps.
[vi]
Qui concerne des
jumeaux.
[vii]
Est létal ce
qui peut provoquer la mort d'un organisme vivant (animal, végétal) ou le rend
non viable à la naissance.
[viii]
Vers
célèbre du Dante, qui est à la fois une imitation de Virgile et
la fidèle expression du dogme de l'Église sur l'éternité des peines de
l'enfer (Divine Comédie, Enfer, Chant 3, ligne 9 :
« Par moi, vous pénétrez dans la cité
des peines ;
par moi, vous pénétrez dans la
douleur sans fin ;
par moi, vous pénétrez parmi la gent perdue.
La justice guidait la main de mon auteur ;
le pouvoir souverain m'a fait
venir au monde,
la suprême sagesse et le premier amour.
Nul autre objet créé n'existait avant moi,
à part les éternels ; et
je suis éternelle.
Vous, qui devez entrer, abandonnez l'espoir. »
L'Évangile avait dit : Allez au feu éternel !
[ix] Les Cimmériens (en grec ancien, Κιμμέριοι, "Kimmerioi" ; Gimirraya pour les Assyriens) sont un peuple de l'Antiquité, d'origine indo-européenne, apparentés aux Thraces ou aux peuples iraniens, installé en Tauride et sur le pourtour de la mer d'Azov avant de déferler aux VIIIe et VIIe siècles av. J.-C. sur l'Asie Mineure. Selon Etienne de la Boétie dans son Discours de la servitude volontaire, les Cimmériens vivent aux pôles car ils sont six mois dans l'obscurité complète : "comme le dit Homère de celui des Cimmériens, où le soleil se montre tout différent qu’à nous, où après les avoir éclairés pendant six mois consécutifs, il les laisse dans l’obscurité durant les six autres mois".
[x]
Soyez vigilants.
Première lettre de Saint Pierre, ch. 5, v. 8. « Soyez sobres,
veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant
qui il dévorera. »
[xi]
(Fantastique) Génie de très petite taille
que l’on suppose habiter dans la terre, où il est gardien des trésors, des
mines, des pierres précieuses.
[xii] (Vieilli) ou (Ironique) Qui est indigent, nécessiteux.
[xiii]
Le mot pair
provient du latin paris qui signifie
« égal en dignité ». Les ducs et pairs sont l'une des dignités
les plus élevées dans la noblesse, juste après les princes du sang, qui sont
eux des descendants directs du sang royal et qui sont considérés comme pairs
nés.
La pairie de France était
composée des grands officiers, vassaux directs de la couronne de France, ayant
le titre de pair de France. Ils représentent les électeurs primitifs à
la royauté à l’époque où la primogéniture n’est pas de règle, et assurent la
dévolution de la couronne selon les lois fondamentales du royaume, ainsi que le
choix de la régence en cas de minorité. Le nombre de pairs de France est un
temps fixé à douze : six pairs ecclésiastiques et six pairs laïcs. Depuis
1180, on les voit chargés d’assurer la succession et être associés à la
cérémonie du sacre où ils représentent chacun une fonction symbolique de
l’investiture.
[xiv] Le Diable dans la Divine Comédie de Dante.
[xv]
(1562) Emprunté au latin nyctalōps (« qui ne voit
pas la nuit »), lui-même emprunté au grec ancien νυκτάλωψ, nuktálōps,
attesté dans les deux sens « qui voit bien la nuit » et « qui
voit mal la nuit ». Le français a retenu : qui peut voir dans
l’obscurité et dans la nuit.
[xvi]
La matière qui nous entoure est constituée
d'atomes et de molécules, eux-mêmes constitués d'électrons et de noyaux
atomiques. Ces noyaux atomiques sont eux-mêmes constitués de protons et de
neutrons (on les appelle des nucléons). On pourrait pousser un cran plus loin
ce petit jeu de décomposition, car on sait maintenant que les nucléons sont
constitués de quarks. Ceci n'est pas crucial dans ce qui va suivre, et on va
décrire la matière en termes de nucléons et d'électrons, sans se soucier de la
structure interne des nucléons. Ce sont des particules chargées, et on attribue
conventionnellement une charge négative à l'électron. On connait aussi
d'autres particules, comme les neutrinos, les muons, les taus, etc... qui ne sont pas présents dans la matière qui nous entoure.
En 1932, une nouvelle particule ayant la même masse
que l'électron mais une charge opposée est découverte par Anderson parmi les
particules qu'on trouve dans l'atmosphère (on les appelle les rayons
cosmiques), c'est le positron, la particule prédite par la théorie
de Dirac. La première particule d'antimatière venait d'être découverte.
Une propriété étonnante : Les antiparticules n'ont
pas grand chose d'extraordinaire, elles ressemblent beaucoup aux particules
usuelles mais elles ont des charges opposées. La propriété qui fait qu'on les
qualifie parfois de mystérieuses, et qui leur vaut leur préfixe
"anti", est la suivante : quand une particule rencontre
l'antiparticule qui lui correspond, une réaction peut avoir lieu, qui conduit à
l'annihilation des deux, c'est-à-dire leur disparition, avec apparition
d'autres particules, souvent des photons de haute énergie, plus précisément des
rayons γ (prononcer gamma).
Conclusion : L'antimatière n'a rien de mystérieux, on en observe, on en crée, on en stocke, on l'utilise... Elle fournit aux astrophysiciens une autre manière d'observer l'Univers qui nous entoure.
[xvii] Dans sa fameuse "Prière sur l'Acropole" (Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883), Ernest Renan évoque les Cimmériens : "Je suis né, déesse aux yeux bleus, de parents barbares, chez les Cimmériens bons et vertueux qui habitent au bord d'une mer sombre, hérissée de rochers, toujours battue par les orages. On y connaît à peine le soleil ; les fleurs sont les mousses marines, les algues et les coquillages coloriés qu'on trouve au fond des baies solitaires. Les nuages y paraissent sans couleur, et la joie même y est un peu triste ; mais des fontaines d'eau froide y sortent du rocher, et les yeux des jeunes filles y sont comme ces vertes fontaines où, sur des fonds d'herbes ondulées, se mire le ciel."
[xviii] Un haruspice, ou aruspice, est un pratiquant de l'haruspicine (de l'étrusque haru, entrailles, et spicio, « je regarde », transcrit par haruspex en latin, art des haruspices, dont un cas particulier est l'hépatoscopie), un devin étrusque qui examinait les entrailles d'un animal sacrifié pour en tirer des présages quant à l'avenir ou à une décision à prendre.
[xix] La plèbe (du latin plebs, plebis) est une partie du peuple (populus) romain, c'est-à-dire les citoyens romains, distincts des esclaves. La plèbe — les plébéiens — se définit par opposition aux patriciens ou plus tard à la nobilitas : c’est la partie du peuple qui s'oppose à l'organisation oligarchique de la cité. Dans le langage courant, la plèbe désigne la population.
[xx] Du latin cavus (« creux »).
[xxi]
La goule (de
l'arabe الغول al-ghûl, le « démon », la « créature », la
« calamité » ) est une créature monstrueuse
du folklore arabe[] et perse[] qui apparaît dans les contes des
Mille et Une Nuits. Elles forment une classe de Jinn, comme les Éfrits
par exemple, et sont donc à ce titre l'engeance du diable, Iblis. Les goules
changent de forme, prenant le plus souvent l'apparence d'une hyène ou celle
d'une femme, mais elles sont reconnaissables à leurs pieds fourchus, seul élément
constant de leur apparence. La ghula, féminisation du mot arabe, est
l'équivalente arabe/perse de Lilith (Lamia). On retrouve ses homologues
dans la mythologie hindoue, Yogni et Dakini, chaldéenne, Utug
et Gigim (démons du désert) et russes, Baba Yaga[]. Le poète anté islamique
Ta'abbata Charrane décrit dans l'un de ses poèmes sa rencontre et sa lutte
contre une goule. La goule affectionne les cimetières où elle déterre les
cadavres pour s'en nourrir et dans d'autres endroits peu fréquentés. La goule hante
aussi le désert sous les traits d'une jeune femme et elle dévore les voyageurs
qui succombent à ses appels, non sans rappeler les sirènes du récit de
l'Odyssée. De nombreux récits terrifiants destinés aux enfants ont pour acteur
principal une goule dans les pays du Maghreb. La goule y joue souvent le rôle
du Grand méchant loup.[]